La pandémie de la COVID-19 a provoqué en 2020 la dégradation de tous les indicateurs macroéconomiques de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), selon la Revue de la stabilité financière de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).
Le produit intérieur brut (PIB) réel a ainsi reculé de 1,7%, après une hausse de 3,1% en 2019 alors que le déficit budgétaire s'est accru à 7,6% du PIB, le déficit courant se creusant en outre à 3,0 % du PIB.
Du fait de la baisse généralisée de l'activité économique, le taux de croissance de la CEMAC s'est établi à -1,7% en 2020 après 2,0% en 2019, une tendance observée dans l'ensemble des pays de la sous-région à l'exception du Cameroun (0,5%) et de la République centrafricaine (1,0%).
Toutes les régions ont enregistré un recul du revenu par habitant. Selon la Banque mondiale, "le choc massif et brutal produit par la pandémie de coronavirus (COVID-19) et par les mesures d’arrêt de l’activité prises pour l’enrayer plonge l’économie mondiale dans une grave récession. Le PIB mondial a diminué de 5,2 % cette année, ce qui représente la plus forte récession planétaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour la première fois depuis 1870, un nombre sans précédent de pays vont enregistrer une baisse de leur production par habitant."
"Les pays les plus durement touchés sont ceux où l’épidémie a été la plus grave et ceux qui se caractérisent par une forte dépendance vis-à-vis du commerce mondial, du tourisme, des exportations de produits de base et des financements extérieurs. Bien que l’ampleur de la crise varie d’une région du monde à l’autre, tous les pays émergents et en développement souffrent de vulnérabilités qui sont accentuées par ces chocs exogènes. En outre, la fermeture des écoles et les difficultés accrues d’accès aux soins de santé primaires auront probablement des effets durables sur le développement du capital humain".
"Ces perspectives sont d’autant plus alarmantes que la crise risque de laisser des séquelles durables et de donner lieu à des difficultés planétaires majeures".
La table ronde pour le financement de 11 projets intégrateurs de la sous-région, qui ont eu lieu dans la capitale française a permis de collecter une enveloppe de 2492,6 milliards de FCFA, soit 287,6 milliards de plus que la somme sollicitée au départ.
Le président de la République de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, a décidé d'ériger un mur à la frontière avec le Cameroun. Officiellement, il s'agit d'assurer la sécurité de cette frontière un an après une tentative de coup d'Etat conduite par des mercenaires tchadiens et centrafricains qui étaient venus du Cameroun. La construction doit s'étendre sur 40 kilomètres sur le trajet entre Kye Ossi au Cameroun et Campo en Guinée équatoriale. Les travaux ont débuté et sont visibles depuis le côté camerounais.
Bien que les perspectives économiques et financières des pays de la CEMAC soient encourageantes, de nombreux défis persistent dans la Sous-région. Il s’agit notamment de : - la faiblesse de la croissance économique, qui reste fragilisée par la crise sanitaire, - les tensions sécuritaires dans certains pays, - les difficultés de financement des Etats à l’international - les retards dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Tous ces défis exercent des pressions importantes sur la stabilité extérieure de la monnaie et appellent une très grande vigilance de la Banque Centrale, à travers notamment une application plus rigoureuse de la réglementation de change et la poursuite d’une politique monétaire certes accommodante, mais préservant efficacement la stabilité monétaire et celle du système financier. |
A fin 2020, les États membres de la Cemac ont accumulé des arriérés de versement de la taxe communautaire d’intégration (TCI) d’environ 80 milliards de FCFA.
La question du difficile recouvrement de la TCI a souvent été posée même au niveau de la Conférence des chefs d’État, organe communautaire le plus élevé, sans pour autant être réglée. À l’issue d’un de ces sommets, les chefs d’État ont décidé en fin 2017 d’effacer 90% des impayés de TCI, afin de repartir à zéro. Mais, trois sans plus tard, ces arriérés ce sont de nouveau accumulés pour se situer à environ 80 milliards de FCFA.
De sources concordantes, les États de la Cemac rechigneraient à verser cette taxe parce qu’ils ne seraient pas satisfaits de sa gestion. Le conseil des ministres a d’ailleurs commandé une enquête sur la « viabilité budgétaire » des institutions et organes d’exécution de la Cemac.
Source : InvestirauCameroun