Le consensus de Fort-Lamy est cet accord conventionnel non écrit de l’ordre de la coutume, qui porte l’ancien nom de la capitale tchadienne où il fut adopté en 1973. Il fixe les règles de répartition des postes au sein de la BEAC. Il prévoit notamment que le gouvernorat de l’institut d’émission revienne au Gabon, et le vice-gouvernorat au Congo et le Secrétariat Général au Tchad. En contrepartie, le siège de la BEAC se trouve à Yaoundé.
Le Consensus s'est, plus tard, étendu à l'ensemble des institutions et organes de la CEMAC. Ainsi, la répartition des institutions sur le territoire communautaire est censée respecter des critères d’équité. Ceux-ci prévoient notamment que le secrétariat exécutif se situe à Bangui et que la fonction (devenue plus tard Présidence de la Commission) soit dévolue à un Camerounais.
En revanche, la BDEAC (Banque de développement des États de l’Afrique centrale) est hébergée à Brazzaville, la cour de justice à N’Djamena, la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) à Libreville et la COBAC (Commission bancaire d’Afrique centrale) à Douala. Enfin, le Parlement de la communauté siégera à Malabo.
Cette répartition des postes et des institutions relève d’un gentlemen’s agreement datant d’une époque où la BEAC ne comptait que cinq membres, et où la Guinée équatoriale n’appartenait pas à ce club.
Source : Jeune Afrique avec les corrections d'Osidimbea (En effet, le Consensus ne pouvait pas concerner l'UDEAC car, en 1973, le Tchad n'en était pas membre. Parti en 1968, il ne l'a réintégré qu'en 1984)
Le Consensus de Fort-Lamy a volé en éclats en 2010, au cours de la Conférence des Chefs d'état de la Cemac tenu à Bangui. Le communiqué final dit : « En particulier, la conférence a décidé de : 1) Instituer le principe de rotation, par ordre alphabétique des États membres, au niveau de toutes les Institutions, Organes et Institutions spécialisées de la Communauté, mettant ainsi fin au consensus de Fort-Lamy… »
Source : Jeune Afrique et Paul Elvic Jérôme BATJOM