Ce Sommet intervient dans un contexte particulier marqué par un ensemble d’événements auxquels il devra apporter des éléments de solutions. Il s’agit notamment de :
Pas de dévaluation du franc Cfa d'Afrique centrale. La possibilité a été évoquée explicitement par Mme Christine Lagarde, DG du FMI devant les chefs d’État de la Cemac : « Vos réserves de change ne couvrent plus que deux mois d’importations, ce qui est incompatible avec une zone monétaire à taux de change fixe. Vos perspectives sont mauvaises, la zone Cemac se dirige vers une crise encore plus sérieuse, la dévaluation n’est pas à écarter. »
Mais les pays de la Cemac devront retourner au FMI
Chefs d'Etat et Représentants de Chefs d'Etat :
CMR : Paul BIYA (Pdt)
COG : Denis SASSOU NGUESSO (Pdt)
GAB : Ali BONGO ONDIMBA (Pdt)
GEQ : OBIANG NGUEMA MBASOGO (Pdt)
RCA : Faustin Archange TOUADERA (Pdt)
TCD : Idriss DEBY ITNO (Pdt)
Autres participants :
Mme Christine LAGARDE (DG du FMI)
Michel SAPIN (Ministre Economie et Finances, FR)
Pierre MOUSSA (Pdt de la Commission de la CEMAC)
Lucas ABAGA NCHAMA (Gouverneur de la BEAC)
1. Un réajustement de la parité monétaire actuelle n'est pas nécessaire au renforcement de la stabilité macroéconomique. Par contre, des efforts d'ajustement sur les plans intérieur et extérieur, assortis de réformes structurelles adéquates sont indispensables.
2. Adopter des mesures pertinentes destinées à inverser durablement les tendances négatives de l'économie de la sous-région, combinant une politique budgétaire adéquate, une politique monétaire appropriée et une coopération internationale renforcée.
3. Réaffirmation de la vision commune de faire de la zone CEMAC un espace émergent dans un avenir proche, par la réalisation judicieuse des infrastructures nécessaires à la promotion d'un développement durable et inclusif au bénéfice de leurs populations.
4. Attachement indéfectible à la solidarité communautaire face aux chocs économiques et sécuritaires actuels et futurs.
5. En matière de politique monétaire, geler les plafonds des avances statutaires de la BEAC au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l'exercice 2014.
6. Renforcer la stabilité financière de la zone CEMAC par une surveillance accrue du système bancaire et une utilisation optimale des instruments de politique monétaire.
7. La BEAC doit proposer à brève échéance, en faveur des États, des mesures visant à promouvoir la migration progressive vers le financement par les Marchés de capitaux, en substitution des financements directs de la Banque Centrale.
8. Poursuivre vigoureusement, au niveau de chaque pays, les ajustements budgétaires nécessaires à un rééquilibrage maitrisé, judicieux et progressif de leurs finances publiques.
9. Conduire des politiques budgétaires ciblées en matière de dépenses publiques afin de préserver les acquis sociaux dans un contexte d'extrême fragilité économique et financière.
10. Redresser graduellement le solde budgétaire des États et ramener dans un délai de moins de 05 ans, le solde budgétaire en dessous de 3%.
11. Maintenir un endettement viable et soutenable, en privilégiant les financements concessionnels et en favorisant les partenariats public-privé pour la réalisation des programmes d'infrastructures.
12. Salué les conseils avisés et l'assistance technique des partenaires au développement.
13. Ouvrir et conclure à brève échéance, des négociations bilatérales avec le FMI, pour mieux structurer les efforts d'ajustement de leurs États, les accompagner vers une sortie de crise et les aider à mettre en place \es conditions d'une relance vertueuse et durable de leurs économies.
14. Solliciter en faveur de chaque pays, des mesures de renforcement d'une coopération internationale plus souple et flexible.
15. Convenu, en raison du caractère exogène des chocs économiques subis, d’avoir amplement recours à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux en vue d’obtenir un large accès aux financements concessionnels et non concessionnels nécessaires au renforcement de la balance des paiements et à la poursuite des projets de développement prioritaires.
16. Accélérer résolument la finalisation de la libre circulation des personnes et des biens, et la réalisation rapide des projets intégrateurs en préservant la sécurité.
17. Améliorer substantiellement le climat des affaires en zone CEMAC, afin de promouvoir de manière vigoureuse l'activité économique créatrice de richesses, et mobiliser de façon optimale les recettes fiscales internes.
18. Renforcer la coopération fiscale internationale, afin de lutter contre la fraude, l'évasion et l'optimisation fiscales qui les privent d'importantes ressources.
19. Intensifier les mesures et des actions en faveur de la diversification de leurs économies pour les rendre moins vulnérables aux chocs exogènes, et plus compétitives face à la libéralisation des échanges commerciaux dans un monde de plus en plus ouvert.
20. Confié au Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC la charge d'assurer le suivi des mesures prises et de rendre compte régulièrement de leur exécution.
21. Prescrit la tenue régulière à l'échelle ministérielle des rencontres de suivi-évaluation des mesures de redressement et de leurs effets sur la situation économique, financière et monétaire des pays de la CEMAC.
Dans la presse
Le Point.fr : Cemac : pas de dévaluation du franc CFA, mais des aménagements nécessaires
Jeune Afrique : le jour où le franc CFA d’Afrique centrale a failli être dévalué